Monday 13 August 2007

TRADUCTION BREVE: Le président tunisien ordonne de déchoir Soha Arafat de sa nationalité

Version française:

Le président tunisien a ordonné cette semaine de déchoir Soha Arafat, la veuve le d'ancien président palestinien Yasser Arafat, de sa nationalité tunisienne obtenue en septembre 2006.
Les raisons d'une telle décision surprenante ne sont pas encore claires, mais en perdant sa nationalité tunisienne, Soha Arafat perd ses droits moraux et matériels en tant que citoyenne de la Tunisie.
Soha s'est installée en Tunisie après le décès de son mari, et y bénéficie de l'amitié de Leila Trabelsi, épouse du chef d'état tunisien. Des rumeurs ont même fait part de son possible mariage avec le frère de Leila, Belhassen Trabelsi, mais l'intéressée avait démenti une telle information.
Depuis quelques semaines, Soha Arafat a quitté la Tunisie pour aller s'installer à Malte, et il paraît qu'une dispute avec des investisseurs dans un projets commun en Tunisie est à l'origine d'une telle fugue.
Ni Soha Arafat, ni le gouvernement tunisien, n'ont commenté la nouvelle.

English version (short):

The Tunisian President has ordered this week to strip the Tunisian citizenship from Soha Arafat, widow of the former Palestinian president Yasser Arafat. After the death of her husband, Soha Arafat has always lived in Tunisia and obtained the Tunisian nationality in September 2006. Moreover, she is a close friend of Leila Trabelsi, wife of the Tunisian President, and rumours spread last year talked about her eventual wedding to the brother in law of the president, Belhassen Trabelsi.
Soha Arafat left Tunisia some weeks ago to go living in Malta, and it seems that an argument with some Tunisian investors in a common project is the reason of such departure.
Neither Soha Arafat nor the Tunisian Government commented this news.

الرئيس التونسي يُصدر أمرا مُفاجئا بسحب الجنسية من سهي عرفات

Décidément, notre Zine national nous surprendra toujours...

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Sunday 12 August 2007

Peut-on croire aux coïncidences?

Je me rappelle, d'ailleurs c'est toujours d'actualité, que pour draguer une fille, on faisait passer plein d'évènements comme de la pure coïncidence, des rencontres, des petites phrases, des intérêts communs, etc, histoire de dire que le destin nous fait des clins d'oeil et que ce sont des signes qui ne trompent pas (sic)...
Selon l'état d'esprit de la fille, et mes compétences (assez nulles), ce stratagème permet quelques fois de toucher au but.

Détrompez-vous, je ne vais pas étaler ma vie privée sur ce blog, ça n'a pas une grande importance. Par contre, ce qui peut attirer l'attention, c'est qu'une coïncidence, que je trouve assez grossière, vient d'être annoncée dans les journaux dominicaux. Il s'agit à la fois des nouveaux prix des produits céréaliers et des nouveaux patrons de la censure et/ou propagande en Tunisie. Commençons par l'estomac, l'esprit pour plus tard.

Le pain donc a vu son prix augmenter, ou plutôt son poids diminuer, histoire de faire original. Car à défaut de creuser dans les poches, la directive maintenant est de creuser dans les ventres. Pas mal comme politique de diversion, mais le fait est là: on profite de l'été pour passer des mesures très impopulaires (Téméraire a écrit un poste très intelligent sur ça), et en plus, on les cache derrière une fête nationale (celle de la femme). C'est très mesquin comme stratégie.

La deuxième mesure comprend la nomination des boss de l'information en Tunisie. Honnêtement, leur curriculum vitae est assez étoffé et même impressionnant pour certains, et pour faire naïf, on pourra dire qu'ils sont qualifiés pour démarrer le très gros chantier de la mise à niveau (pour faire genre stylé RCD) de notre presse nationale. Cependant, je ne vois pas trop comment ils pourront se différencier de leurs prédécesseurs, càd avoir le courage, la lucidité et l'innovation du vrai travail de journalisme.

Annonçant ces deux mesures de manière simultanée, notre Zine national aurait-il opéré un changement dans sa politique? Après l'élévation du droit de bouffe au niveau des droits universels de l'homme, et le foutage de la liberté d'expression aux chiottes (dixit Poutine), oserait-il inverser cette tendance avec moins de pain dans la bouche et plus d'intelligence dans les journaux?

En tout cas, j'ai l'impression qu'il lance une opération de charme un peu tardive envers son peuple, mais manque de pot, rares sont les tunisiennes (et les tunisiens) qui croient aux coïncidences pour se laisser ensorceler. Parole de mjarreb!

Friday 10 August 2007

La longue descente aux enfers de la Tunisie

Pour marquer le cinquantenaire de l'indépendance, le Monde Diplomatique a publié un dossier fort intéressant sur la Tunisie. L'article en question, dresse un état lamentable de la situation du pays. Personnellement, je pense qu'il n'a pas tort. Où va donc notre pays?

Appuyé par des hommes de confiance qu’il avait connus dans les rangs de l’armée et les couloirs du ministère de l’intérieur, M. Ben Ali put ainsi faire main basse sur les institutions. Les mesures annoncées à cor et à cri au lendemain du coup d’Etat – abolition de la présidence à vie, promesses de démocratisation – apparurent bientôt comme de la poudre aux yeux, surtout après les mascarades électorales successives et la réforme de la Constitution de 2002. Celle-ci accroissait les pouvoirs déjà excessifs du président et lui permettait de briguer de nouveaux mandats à partir de 2004, mais aussi de bénéficier d’une immunité judiciaire à vie.

En septembre 2005, la Chambre des députés, réunie en session extraordinaire, adoptait un texte de loi accordant des avantages aux « présidents de la République dès la cessation de leurs fonctions » et à leurs familles en cas de décès. La hâte avec laquelle la loi a été votée, signée par M. Ben Ali et publiée au Journal officiel en toute opacité, n’a pas manqué d’intriguer, à un moment où les rumeurs persistantes sur l’état de santé du président redoublaient d’intensité. Entre autres aberrations, cette loi place les enfants du couple présidentiel au-dessus de la Constitution, qui garantit dans son article 6 l’égalité des citoyens : ils continueront d’être pris en charge par le contribuable jusqu’à l’âge de 25 ans, et non jusqu’à 20 ans comme le reste des enfants des retraités de la fonction publique.

Le principe d’égalité des droits, des devoirs et des chances n’a jamais été aussi malmené depuis l’indépendance. Les principaux bénéficiaires de la privatisation des entreprises publiques, des créances bancaires douteuses et du marché noir florissant se recrutent de plus en plus parmi les membres de la « famille régnante », comme on appelle les parents, frères, sœurs et alliés de M. Ben Ali et de son épouse Leila Trabelsi.

Plusieurs d’entre eux ont un pied dans le public et l’autre dans le secteur privé. Ils utilisent leur influence pour devenir encore plus riches en jouant les courtiers dans différents domaines, y compris celui de l’emploi, alors que le marché du travail est incapable d’absorber un flux croissant de jeunes. Selon Hassine Dimassi, professeur d’économie et ancien doyen de la faculté de droit de Sousse, le nombre réel de chômeurs diplômés est deux fois plus important que l’évaluation des statistiques officielles (quarante mille). « La société dépense un argent fou pour former des quasi-analphabètes réduits au chômage. Cela crée une tension terrible dans les ménages et l’ensemble de la société », explique-t-il. Et de mettre en garde contre les risques de rester les bras croisés face à la dégradation effarante de la qualité de l’enseignement, et de voir se transformer des centaines de milliers de jeunes chômeurs en « bombes à retardement ».

Whose next?

Is there any brave heart to say the same in Iraq?

SANGIN, Afghanistan: A senior British commander in Afghanistan's Helmand Province said he had asked the U.S. military to withdraw its special forces from his area of operations because the high level of civilian casualties they have caused was making it difficult to win over local people.(…)

British forces arrived last spring and now have command of the province: About 6,000 soldiers are deployed, with small units of Estonians and Danish troops. American Special Forces have continued to assist in fighting insurgents, operating as advisers to Afghan security forces.

It is those small teams that are coming in for criticism. Their tactics rely heavily on airstrikes for cover because they are unable to defend themselves if they encounter a large group of insurgents. Special forces teams have often called in airstrikes in Helmand and elsewhere and civilians have subsequently been found to have suffered casualties.

In just two cases, airstrikes killed 31 nomads west of Kandahar in November 2006 and 57 villagers, half of them women and children, in western Afghanistan in April. In both cases U.S. Special Forces called in the airstrikes.

British officers on the ground in Helmand, speaking on condition of anonymity, said the Americans had caused the lion's share of the civilian casualties in their area. They expressed concerns that the Americans' extensive use of air power was turning the people against the foreign presence.(…)

"The phrase is: 'It may be legal but is it appropriate?' No one is saying it is illegal to use air power, but is there any other way of doing it if there is a risk of collateral damage?" the senior British commander said.

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Wednesday 8 August 2007

Tunisia, seen by CIA

Reading some stuff on the New York Times, I found by chance a link to the CIA World Factbook (what's that?), and thought about reading what's written there about Tunisia. I should admit, it is very concise and well done, and the information is clearly explained.
I picked up some notes, that I thought to be interesting.

Natural hazards: NA

Environment - current issues: toxic and hazardous waste disposal is ineffective and poses health risks; water pollution from raw sewage; limited natural fresh water resources; deforestation; overgrazing; soil erosion; desertification

Geography - note: strategic location in central Mediterranean; Malta and Tunisia are discussing the commercial exploitation of the continental shelf between their countries, particularly for oil exploration

Economy - overview: Tunisia has a diverse economy, with important agricultural, mining, energy, tourism, and manufacturing sectors. Governmental control of economic affairs while still heavy has gradually lessened over the past decade with increasing privatization, simplification of the tax structure, and a prudent approach to debt. Progressive social policies also have helped raise living conditions in Tunisia relative to the region. Real growth slowed to a 15-year low of 1.9% in 2002 because of agricultural drought and lackluster tourism. Increased rain helped to push GDP growth to an average rate of 5% in 2003-05. However, a recession in agriculture, weak expansion in the tourism and textile sectors, and increasing import costs due to rising world energy prices cut growth to 4% in 2006. Tunisia is gradually removing barriers to trade with the EU. Broader privatization, further liberalization of the investment code to increase foreign investment, improvements in government efficiency, and reduction of the trade deficit are among the challenges ahead.

Inflation rate (consumer prices): 4.6% (2006 est.) "Aïe"

Telephone system: general assessment: above the African average and continuing to be upgraded; key centers are Sfax, Sousse, Bizerte, and Tunis; Internet access available
domestic: trunk facilities consist of open-wire lines, coaxial cable, and microwave radio relay

Transnational Issues: Disputes - international: none

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Monday 6 August 2007

Occasion ratée

Je suis déçu. Vraiment, je ne m'attendais pas à ça. Quelle mouche les a-t-elle piqués pour s'en priver? Rater une telle occasion, trop belle pour être vraie. Reconsidérons les faits.

Un certain George Bush, a écrit un livre, réédité en 2004, où il parle du prophète Mohamed, de l'islam, et pas dans des termes élogieux. Et que vois-t-on? Aucune réaction. Rien. Niet...
Que s'est il passé pour que des barbus, flanqués de drapeaux à brûler et de slogans réducteurs, n'aillent protester à une ambassade, à une institution ou même devant une statue? Pourquoi nous ont ils privé de ce spectacle ridicule et amusant de personnes hystériques, gueulent la bave sur la bouche, leur haine de tout ce qui bouge. Cela aurait été un joli show.
Peut être ont-ils mûris? Où peut-être y avait il des manoeuvres invisibles? Ceci, je ne le saurai jamais.

Voici un extrait de l'article du Courrier International, traduit du New York Times, qui en parle:

A une époque, ce George Bush, sans le W., était le membre le plus célèbre de sa famille. Enfant, c’était un vrai rat de bibliothèque et sa boulimie livresque inquiétait même ses parents. Plus tard, il devint pasteur, mais son goût pour la controverse écourta sa carrière. En 1831, il s’installa à New York, dont la réputation de ville dépravée ne faisait que commencer, et il y trouva un emploi comme professeur d’hébreu et de langues orientales dans ce qui est devenu aujourd’hui l’Université de New York. La même année, il publia son premier livre, La Vie de Mahomet, la toute première biographie du fondateur de l’islam écrite par un Américain.
Ne serait-ce que pour cette raison, cet ouvrage mérite toute notre attention. Mais le livre est également un florilège de commentaires passionnés sur le Prophète et son époque. Les opinions exprimées par l’auteur sont pour la plupart négatives, tout comme l’ensemble de sa prose sur les autres religions. Bush appelle souvent Mahomet “l’imposteur” et le compare à un charlatan accompli qui a réussi à éblouir d’une “illusion parfaite” ses coreligionnaires. Mais il ne ménage pas non plus ses critiques envers l’état “désastreux” du christianisme de l’époque de Mahomet. Au fil des pages, Bush l’ancien révèle son érudition et sa passion pour le Moyen-Orient, dont la géographie, les habitants et la théologie semblent avoir trouvé un écho chez lui. Malgré sa sévérité envers le Prophète, il était fasciné par l’histoire de cet “homme remarquable, doué d’un “charisme irrésistible” et d’une puissance visionnaire.

Sunday 5 August 2007

Mabrouk ya Tounis

Pour fêter le cinquantenaire de la proclamation de la république, le journal La Presse, porte parole de la rhétorique présidentielle, brosse un tableau reluisant de l’état général du pays de la politique suivie. Je vais reproduire quelques passages et notes, sans commentaires, car les meilleures blagues, c’est celles qui ne nécessitent aucune explication :

- Dignes et souverains : Emploi (sic), Démocratie (re-sic), Solidarité (on va dire pas sic), Droits de l’homme (sic3), Education (ça tends vers sic).

Désolé, c’était plus fort que moi, mes mains ont écrit toutes seules

- République : La république est une forme d’organisation politique d’un Etat dans laquelle le chef dudit Etat est élu. (…) Forme très ancienne d’organisation du pouvoir, la république a évolué depuis, tout en se positionnant toujours en opposition à la monarchie dans laquelle le pouvoir est héréditaire et où le Chef de l’Etat, appelé roi, étend sa souveraineté sur les habitants du pays sur lequel il règne qui sont ainsi ses sujets.

- Avec l’avènement de l’ère du Changement, le Président Zine El Abidine Ben Ali va focaliser toute sa stratégie politique sur l’homme, et va s’appliquer, dès le début, à asseoir les droits de l’homme dans toutes leurs dimensions, et à en élargir la portée, tout en en diffusant la culture et en en multipliant les mécanismes.

- Cette consolidation décisive des droits de l’homme et du citoyen face à la justice et à l’administration d’Etat va être accompagnée d’une claire affirmation des libertés publiques sous la forme du rétablissement dans leurs droits des centrales syndicale et patronale, doublé de l’affirmation de leur pleine indépendance, ainsi que par la reconnaissance des courants politiques et leur entière implication dans le débat national.

Par contre, ça, c'est du vrai, complètement, et ingrat celui qui dirait le contraire.

- En rompant avec la présidence à vie et en reconnaissant solennellement la maturité du peuple tunisien et sa pleine aptitude à établir un système politique évolué matérialisant sa souveraineté, la Déclaration du 7-Novembre a ouvert une nouvelle page dans l’histoire de notre pays.

- La liberté d’expression est une réalité vécue au quotidien dans notre pays et une composante essentielle du projet civilisationnel que la Tunisie s’emploie à édifier depuis l’avènement du Changement et qui est basée sur l’ancrage des traditions de dialogue, la consolidation des fondements de l’édifice démocratique pluraliste et la consécration de la solidarité entre les différentes catégories sociales.

- La Constitution tunisienne, celle du 1er juin 1959, a connu en 2002 une révision des plus importantes présentée comme l’expression d’une réforme constitutionnelle destinée, au fond, à assurer une rénovation de la République et à lui donner un nouvel élan, voire un nouveau souffle.

- L’amendement de la Constitution, de 2002, a fait l’objet d’un référendum : le peuple tout entier a été appelé à se prononcer par oui ou par non relativement à un projet de réforme qui introduisait dans notre loi fondamentale un certain nombre de modifications. Certaines, parmi ces dernières, étaient d’ordre plutôt technique et concernaient, par exemple, des dispositions se rapportant à la relation entre le pouvoir judiciaire et le justiciable. D’autres, rappelons-nous, avaient introduit des nouveautés importantes dans le paysage du pouvoir législatif : en particulier la Chambre des Conseillers, grâce à laquelle notre système législatif passait au bicaméralisme et ouvrait de nouvelles perspectives de participation des compétences nationales à l’élaboration de la loi. D’autres encore se rapportaient aux dispositions de notre système électoral et conféraient, dans le même temps, des prérogatives élargies au Conseil constitutionnel en tant que garant de la conformité de leur déroulement au texte et à l’esprit de la loi.

Friday 3 August 2007

Drap cherche emploi

Amusante chronique de Fouad Laroui, publiée par Jeune Afrique, sur l'état de délabrement atteint par l'islam.

Voici une histoire qui vient de défrayer la chronique judiciaire à Amsterdam, ou plus exactement à Diemen, une ville-satellite de la capitale des Pays-Bas. Une
dame, d’origine marocaine, vit depuis plusieurs années de l’aide sociale, parce
qu’elle n’a pas de travail. L’instance qui lui verse chaque mois son allocation
n’exige d’elle qu’une seule chose : qu’elle réponde au moins une fois par
semaine à une offre d’emploi. Ce qu’elle fait. On la convoque à un entretien
d’embauche ? Elle y va. Mais - et voici le hic - elle s’y présente vêtue selon la dernière mode ­salafie-­talibane : engoncée des pieds à la tête dans un grand drap noir informe, sans même une ouverture pour les yeux - elle voit tant bien que mal à travers le drap -, et les mains engantées de noir.
L’employeur potentiel lève les yeux sur le sombre fantôme qui vient de surgir, lui demande s’il y a moyen de vérifier qu’elle est au moins un être vivant et non pas Terminator ou un robot - ce à quoi la chose répond, d’une voix d’outre-tombe, que c’est contre sa religion de dévoiler le moindre millimètre carré d’elle. Fin de l’entretien d’embauche et continuation ad vitam aeternam de l’allocation chômage. La momie de Ramsès II a plus de chances de trouver un job que notre amie bigote.


Après plusieurs années de ce micmac, le bureau d’aide sociale finit par s’énerver. Et il supprime le chèque de la salafie-talibane : qu’elle aille vendre des pistaches à Kaboul ou des pépites à Kandahar, si elle tient à se vêtir comme les mousmés de ces deux villes. C’était mal connaître la ninja : la voilà qui attaque le bureau d’aide sociale en justice ! Et la justice - qu’on représente traditionnellement avec un bandeau sur les yeux… - lui donne raison : il n’y a rien dans la loi qui dicte ce que les chômeurs doivent porter pendant les entretiens d’embauche. L’administration doit donc trouver un job au jéroboam ambulant.


Pour résoudre le problème, l’administration organise une séance de brainstorming parmi quelques fonctionnaires. Que peut-on faire pour la dame en noir ? Et la solution surgit : ouvreuse dans un cinéma ! Dans l’obscurité des salles, on ne voit que la petite lampe qu’agite l’ouvreuse et qu’importe que celle-ci se réduise à 4 m2 de drap ? La nuit, tous les chats sont gris. Évidemment, il faut éviter de l’employer les soirs où un film d’horreur est au programme : les spectateurs terrifiés pourraient s’imaginer qu’un zombie s’est échappé de l’écran et déambule parmi eux. Gare aux crises cardiaques !
- Ouvreuse, moi ? répond la dame, outrée. Impossible : le cinéma est interdit par ma religion. Et de citer la fatwa d’un prédicateur saoudien, qui s’appuie sur les écrits d’un pèlerin, qui cite lui-même le fameux Ibn Taymiyya. Je ne suis pas vraiment certain que Ibn Taymiyya, théologien né en 1263 et mort en 1328, ait écrit quoi que ce soit sur le cinéma, mais qui suis-je pour contester une fatwa ? Quant aux fonctionnaires de la ville, ils n’ont jamais entendu parler de ce zigoto, mais puisque la dame brandit l’argument « c’est ma religion », ils ne peuvent que baisser pavillon.


On en est encore là. Vous avez peut-être une suggestion ?


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Thursday 2 August 2007

Categories of muslims

Amazing article published by the Washington Post and written by a controversial woman, that's what I can say. I don't agree completely with what she thinks and writes, but her opinion is interesting. It shows also how some people perceive Islam. Here is an extract:

In the quest for reconciliation between Muslim and western societies, it is important to recognize that Muslims are as diverse as Islam is monolithic. Islam attempts to unify more than a billion people of different geographical origins, languages, ethnicities, and cultural and educational backgrounds into one religious tribe. And while I acknowledge that generally stereotyping believers is difficult since belief is subjective, for the sake of discussion I would like to distinguish between five types of Muslims.

The first group includes those Muslims who leave the faith because they cannot reconcile it with their conscience or with modernity. This group is important for the evolution of the Islamic world because they ask the urgent and critical questions believers usually avoid. Ex-Muslims living in the west are just beginning to find their voice and to take advantage of the spiritual and social freedoms available to them.

The second group is comprised of genuine Muslim reformers, such as Irshad Manji, who acknowledge the theological out-datedness of the Koranic commands and the immorality of the prophet. They tend to emphasize the early chapters in the Koran urging goodness, generosity and spirituality. They argue that the latter chapters wherein Islam is politicized and the concepts of sharia, jihad and martyrdom are introduced should be read in the context in which they were written, some 1,400 years ago.

The third group is made up of those Muslims who support the gradual perpetuation and domination of Islam throughout the world. They use the freedoms offered in democracy to undermine social modernity and, though initially opposed to the use of violence, foresee that once the number of believers reaches a critical mass the last remnants of unbelievers may then be dealt with in violence, and sharia law may be universally implemented. Ayatollah Khomeini used this method successfully in Iran. Erdogan of Turkey is following in his footsteps. Tariq Ramadan, deeply rooted in his Muslim Brotherhood heritage, is devoted to such a program among European Muslims.

The fourth group is the most obvious and immediately threatening. In this group we find a growing number of hard-line Muslims who have defined martyrdom as their only goal. This is an army of young men whipped into a frenzy of suicidal violence by power hungry clergy. These clergy have public platforms and work with impunity from institutions untouched and often funded by national authorities.

The fifth group is largely ineffective and only threatening in their refusal to acknowledge the truth. Here we find the elite clergy who make a show of trying to reconcile Islam with modernity. They are motivated by self-preservation and have no interest in true reform. They take selective passages from the holy books to make a case for a peaceful Islam, ignoring the many passages inciting violence, such as those verses which command the death of apostates.

It is through the first two of these five groups that progress and reform will come. As for the rest, the western world would be wise to recognize the realities of Islam, a religion laid down in writing over a millennium ago with violence and oppression at its heart.


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Tuesday 24 July 2007

Libération de Me Abbou

Selon différentes sources (parmi lesquelles Le Monde et Jeune Afrique), l'avocat Mohamed Abbou, emprisonné depuis plus de 2 ans pour s'être exprimé librement sur l'état actuel de son pays, a été libéré aujourd'hui mardi 24 juillet. Il bénéficie vraisemblablement d'une grâce présidentielle à l'occasion du cinquantenaire de la déclaration de la république tunisienne. Ce n'est que justice pour un homme injustement condamné et espérons qu'il reviendra à sa famille en bonne santé.

Sunday 22 July 2007

Quand le désespoir souffle sur la barque...

Qu'est ce qui pousse des jeunes à fuir leur pays comme la peste, par tous les moyens? Qu'est il arrivé à nos concitoyens pour qu'ils essaient de quitter ce sol si cher pour eux, à n'importe quel prix? Est-ce le désespoir? Est-ce l'avidité?
Chacun a ses raison, déclarées ou cachées, mais ce genre de drame, relaté par l'hebdomadaire Courrier International, fait vraiment mal au coeur. Surtout quand on connaît la suite d'une telle mésaventure. Allah yahdihom...

Dans la soirée du mercredi 18 juillet 2007, une embarcation transportant 22 immigrants clandestins africains fait naufrage à 25 miles de l'île de Lampedusa (Italie), à mi-chemin entre le nord de la Libye et l'Italie. Des pêcheurs tunisiens interviennent pour sauver le groupe d'immigrés qui se trouvaient à bord de l'embarcation. Remontés à bord du bateau de pêche tunisien, les clandestins ont reçu les premiers soins, des couvertures et de la nourriture. En guise de remerciement à leurs bienfaiteurs, les 22 clandestins, dont quatre femmes, ont pris en otage les membres d'équipage du bateau de pêche.

Les marins avaient entrepris de ramener les naufragés vers les côtes tunisiennes. C'est à ce moment-là que les clandestins se sont insurgé. Armés de couteaux, ils se sont attaqué aux membres de l'équipage. En un laps de temps très court, les pirates ont réussi à paralyser le mouvement des marins. Ils les ont ensuite obligés à faire demi-tour vers les côtes italiennes. Heureusement, avant la prise de contrôle du bateau, l'un des membres de l'équipage a réussi à donner l'alerte.

Deux vedettes et un hélicoptère des garde-côtes italiens ont été dépêchés sur les lieux. Le capitaine Michele Niosi de la marine italienne a mené les opérations de sauvetage. Selon lui, "les insurgés se sont rebellés en réalisant que le bateau se dirigeait dare-dare vers les côtes tunisiennes. Or, ils voulaient se rendre coûte que coûte en Italie".

Escortée par la marine italienne, l'embarcation a regagné le port de la Goulette jeudi 19 juillet 2007 au matin. Les 22 immigrés ont été arrêtés et mis sous le contrôle des autorités judiciaires tunisiennes. Ils devraient être inculpés d'acte de piraterie. D'ailleurs, on croit savoir que le ministère public compte activer la loi antiterroriste qui s'intéresse justement à ce genre de crimes.

Personnellement, je ne vois aucun lien entre piraterie et terrorisme, car ramener le misérable Ben Laden au même niveau que l'immense Barberousse serait une parjure et une insulte à tous les corsaires des mers et océans.

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Tuesday 17 July 2007

Jeu de maux

Le magazine tunisien Réalités nous offre un article flamboyant, dont le titre est passé inaperçu, car maintes fois vu et revu: "20 ans après son accession au pouvoir: xxxxx, un bilan époustouflant".
Détrompez vous, Réalités ne s'est pas encore mise à la mode propaganda présidentielle, comme le fait si bien le quotidien La Presse, mais il s'agit tout bonnement d'une faute grossière. La personne concernée n'est autre qu'Angela Merkel, la chancellière allemande, qui est au pouvoir depuis 20 mois, et non pas 20 ans.
Mais bon, on ne va pas se demander d'où vient un tel lapsus...

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Monday 9 July 2007

Destin cyclique

J’ai l’impression que mon pays, la Tunisie retient son souffle, et appréhende la période à venir. Le pays est conscient qu’il a atteint un palier critique de son histoire et de son développement, et du comportement de son peuple et de ses dirigeants dans les prochains mois, va dépendre son avenir tout au long de ce 21ème siècle. Ni plus ni moins, à mon humble avis.

Soit le pays se libère, et il sera sur les bon rails pour attaquer le nouveau siècle et millénaire dans les temps (un peu comme la Yougoslavie, l’Ukraine, la Géorgie, la Mauritanie, l’Afrique du Sud, le Chili, le Pérou etc., même si chaque pays est un exemple particulier), soit il est parti pour 10 ans encore avec B.A, et 30 ans avec son successeur, qui sera probablement de la même trempe. En gros, si ce n’est pas maintenant, au mieux ça ne sera pas avant le siècle prochain.

Il est assez ironique de voir comment l’histoire se répète, comment le temps s’amuse à nous faire tourner en rond, juste pour son propre plaisir, et celui de la clique présidentielle. Le chemin suivi durant 30 ans par la Tunisie entre son indépendance jusqu’au changement, ressemble étrangement à sa progression durant 20 ans, entre ce même changement jusqu’à nos jours. Dans les deux cas, un début dans l’euphorie, des prémices de démocratie et de libertés individuelles accordées, des réformes justes et porteuses et une santé économique encourageante. Puis c’est la stagnation, le contexte mondial difficile (guerres israélo-arabes d’un coté et conflits moyen-orientaux et terrorisme de l’autre) et la période creuse qui mets à mal les réalisations concrétisées. Le pays souffre mais a confiance en son avenir et en ses dirigeants. Et enfin, c’est la descente vers les abîmes, la montée de l’extrémisme islamiste (années 1980 puis années 2000) et la dégringolade vers le ridicule avec un cercle restreint de profiteurs toujours aussi assoiffés de gains faciles (on est passé de Wassila à Leila) et des couches sociales entières qui voient leur gagne pain se rétrécir de jour en jour.

Dans les deux cas, le peuple croyait avoir placé son destin entre des mains responsables qui l’ont non seulement trahi, et de la plus piteuse des manières, mais aussi giflé et torturé. Car au lieu de s’occuper de leurs concitoyens, les dirigeants et la famille présidentielle se sont occupés de leurs richesses et de leurs profits, sans aucun sentiment patriotique.

Et cerise sur le gâteau, nous nous acheminons doucement mais sérieusement vers la même mauvaise blague de la proclamation de la présidence à vie, comme ce fut le cas pour notre ancien président, H.B. Les hommes, le contexte, et les moyens ont changé, mais finalement, le résultat est flagrant : du pareil au même.

C’est le parlement tunisien qui décréta la présidence à vie de Bourguiba, tandis que c’est le peuple tunisien, lors d’un référendum aussi opaque que pervers, qui autorisa son actuel président à se présenter autant qu’il voudra, c'est-à-dire, jusqu’à la mort. Bourguiba ne lâcha le pouvoir que quand il ne put plus se nourrir par lui-même, et gageons que ça sera de même pour son successeur. Bourguiba aura conduit le pays jusqu’à la paralysie, et c’est apparemment vers cette situation que l’y dirige l’actuel résident du Palais de Carthage. Bourguiba poussa le culte de la personnalité jusqu’à penser (et déclarer) que la Tunisie c’est lui et lui, c’est la Tunisie. L’autre y va de sa petite touche romantique, en coloriant tout le pays en violet et en le garnissant partout de ses portraits et du chiffre 7, comme aux temps des rois et califes. Et Bourguiba fut la marionnette de ses proches, et c’est ce qui est en train de se passer maintenant, sous nos yeux indifférents, avec des clans qui se partagent les maigres recettes touristiques, douanières et industrielles du pays. Enfin, Bourguiba mourut pauvre (paix à son âme), tandis que l’autre mourra riche, très riche. Longue vie à B.A.

Saturday 7 July 2007

Nobles et valets

Ces nobles d'autrefois dont parlent les romans,
Ces preux à fronts de boeuf, à figures dantesques,
Dont les corps charpentés d'ossements gigantesques
Semblaient avoir au sol racine et fondements;

S'ils revenaient au monde, et qu'il leur prît l'idée
De voir les héritiers de leurs noms immortels,
Race de Laridons, encombrant les hôtels
Des ministres, – rampante, avide et dégradée;

Etres grêles, à buses, plastrons et faux mollets: –
Certes ils comprendraient alors, ces nobles hommes,
Que, depuis les vieux temps, au sang des gentilshommes
Leurs filles ont mêlé bien du sang de valets!

Gérard de Nerval

Thursday 5 July 2007

Tunisie deuxième république

Cela fait chaud au coeur de constater que, malgré la censure et la difficulté de faire entendre sa voix, des entreprises innovantes et originales voient le jour ici et là pour essayer de porter un message différent de la propagande présidentielle en Tunisie.
Je ne vais pas me permettre de juger le contenu et le but d'une telle initiative, car je n'ai pas encore tout lu ni regardé, mais je pense qu'une telle approche est à encourager, au moins pour la diversité et la variété des propositions dans le paysage tunisiens.

Site: www.tunisiedeuxiemerepublique.org
discours

Sunday 1 July 2007

Liberté d'expression

Depuis quelques temps, la Tunisie vit une drôle de situation, une situation dorée pour certains, et un enfer selon d'autres. Notre pays n'a jamais été aussi bien classé dans les divers forums économiques, recueillant les notes favorables de plusieurs organismes (ONU, BAD, BM...) et montrant de bonnes intentions pour progresser encore. De plus, les investissements extérieurs reviennent en force, tant parmi les filières classiques (France, Europe...) qui sont attirés par le nouveau plan quinquennal, que parmi les nouvelles filières (Moyen Orient, Inde, Asie...) qui veulent diversifier leurs investissements.

Toute cette situation est certes très satisfaisante, mais l'envers du décors est sombre, très sombre. Notre plan quinquennal se base sur des mensonges, des statistiques et des données erronées, et leurrer les investisseurs ne mènera qu'à notre perte. De plus notre société est muselée, ramenée à un troupeau de bêtes qui obéissent au moindre signe. La classe moyenne s'effrite, se dilue dans la pauvreté et la précarité, et la corruption fait des ravages. Les pauvres s'appauvrissent, les riches, et ils sont peu nombreux, entassent leurs avoirs à l'étranger, et les autres survivent le jour au jour. L'ambition, l'entreprenariat, l'innovation, n'existent plus, et les divers secteurs à forte valeur ajoutée n'arrivent pas à décoller.

Si nous avons pu atteindre un certain degré de développement et de modernité, c'est grâce au travail de plusieurs générations. Seulement, maintenant, cela ne suffit plus. Nous avons besoin de nous remettre en question, de nous demander si la voie suivie est la bonne, si cette direction est celle qui correspond à notre pays. Le pays a besoin d'un nouveau souffle, d'une bouffée d'oxygène, et ce climat de musellement et de censure qui sévit à travers le pays, ne fait que détruire le fruit de tant de labeur.

En Tunisie, l'autocritique n'existe pas, à aucun niveau. Pire encore, la critique est interdite, et sévèrement punie. Le système de feedbacks, qui permet aux classes inférieures d'interpeller les couches dirigeantes, n'a jamais été mis en application. Un employé qui fait une remarque à son chef, un enfant à ses parents, un étudiant à son professeur, un citoyen à un représentant du gouvernement, est ignoré, méprisé et au mieux, moqué. Je vous laisse imaginer le pire.

S'exprimer librement est un droit, mais il devient un devoir devant tant d'injustices, d'errements et de corruptions. Il est garanti par la loi, mais puni par cette même loi. Il est exigé par le président, mais interdit par ses propres subordonnés. Notre liberté d'expression est un droit non négociable, une exigence, et un impératif pour toute société qui veut progresser. Car c'est de cela qu'il s'agit, ce n'est pas parler pour parler, mais pour discuter, bâtir, rectifier et améliorer. Nous avons atteint un niveau où, sans cette liberté de s'exprimer, nous ne pouvons que régresser. Irrévocablement.

Sunday 24 June 2007

معارض تونسي: معارضة الداخل واجهة أمام الرأي العالمي

It's really sad and painful to report such articles on our country, but that's the truth, and we have to show it. Things are getting worse in Tunisia, and I don't know what's going to happen in the next months. People and government are sinking into radicalisation, and poverty and corruption are spreading through the society. The future seems so dark, may God help us...


وصف العربي القاسمي رئيس جمعية الزيتونة السويسرية المعنية بأوضاع حقوق الإنسان في تونس المعارضة التونسية التي تسمح بها الحكومة بأنها "صورية ولا تؤدي واجبها الوطني، بل واجهة يستخدمها النظام أمام الرأي العام العالمي

وقال القاسمي إن المعارضة "تبقى بلا تأثير أو صوت مسموع في الشارع السياسي التونسي"، وإن الحظر عليها لا يقتصر على التيارات الإسلامية، وهذا منبع الخطر -حسب رأيه– بل "يقضى على أية بارقة أمل في إصلاحات سياسية تنعكس على البلاد بشكل إيجابي

وأشار القاسمي -متحدثا في مظاهرة بجنيف تحت شعار "أوقفوا التعذيب في تونس" أمام المقر الأوروبي للأمم المتحدة قبيل اليوم العالمي لمناهضة التعذيب- إلى أن محاولات المعارضة "الجادة" في الخارج للتفاهم مع النظام لإنقاذ الوطن الذي يتم تدميره -حسب رأيه– وصلت إلى طريق مسدود "بسبب تعنت النظام الحاكم".

صمت دولي

وانتقدت جمعية الزيتونة صمت المجتمع الدولي تجاه أوضاع حقوق الإنسان في تونس، وقالت إنهم لا يفعلون شيئا بل يكرمون الحكومة التونسية، حتى أنه وقع عليها الاختيار لتكون عضوا في مجلس حقوق الإنسان وهو ما يدعو إلى السخرية، حسب قوله

وقال القاسمي للجزيرة نت "إن الممارسات الوحشية التي تمارسها السلطات التونسية في حق المعتقلين السياسيين تسببت في قتل العديد منهم والإضرار الجسيم بالآخرين، شأن المعتقل السياسي وليد لعيوني الذي اختلت مداركه العقلية جراء التعذيب الوحشي، وأصبح في حالة يرثى لها

وانتقد سياسة العفو التي أعلنت عنها تونس لمعارضيها في الخارج لأنها مرتبطة بضرورة إبداء ما وصفته الحكومة بالندم، لتكون العودة مصحوبة بالحرمان من ممارسة الحياة السياسية والتضييق في فرص العمل والتنقل

ويطالب القاسمي الجمعيات والمنظمات الدولية المعنية بشأن حقوق الإنسان بزيارة المعتقلات التونسية والتأكد من حالة سجناء الرأي والتعرف على أسباب ودوافع بقائهم في غياهب السجون والبحث في السجلات بشأن ملابسات من قضوا تحت التعذيب، والمطالبة بتقصي الحقائق

Thursday 21 June 2007

Le printemps de l'islam

On s'indigne de la distinction de Salman Rushdie par la reine d'Angleterre, et on pleurniche pour la publicité faite à un machin de livre qui insulte l'islam. On va même plus loin en liant ce qui se passe comme atrocités dans les pays musulmans à l'offensive généralisée contre notre religion, dont la dernière boutade fut l'élévation de cet écrivain au rang de chevalier.

Seulement, quand des palestiniens tuent des palestiniens au nom de l'islam, quand des libanais tuent des libanais au nom de l'islam, et quand des irakiens tuent des irakiens au nom de ce même islam, ils portent un préjudice incomparable à celui causé par ce livre misérable.
Et on pourrait encore aller plus loin dans ce sens, avec des marocains, des algériens et des tunisiens, à des degrés divers, tuant leurs compatriotes au nom de cette même religion.

Il est indéniable qu'il y a des manipulateurs, des facteurs poussant vers l'escalade, et des gens ou des pays qui s'activent pour plus de barbarie, mais à terme, qui est-ce qui tiens l'arme? Qui tire sur la gachette? Qui tranche les têtes?

Alors, je me pose la question: entre un livre qui se fait un malin plaisir de caricaturiser notre prophète, et des assassins opérant au nom de ce même prophète, lequel porte vraiment atteinte à notre religion?
Tant qu'on a pas muri, Salman sera toujours notre bouc émissaire. Entre temps, bien des âmes innocentes auront été arrachées à la vie. Ce n'était pas leur jour de chance.

Wednesday 20 June 2007

Le Vatican publie les "Dix Commandements" du bon automobiliste

Dans un article fort intéressant, et que j'invite tout bon automobiliste tunisien à lire durant les bouchons, le magazine Le Point commente le publication par le Vatican de son "guide du routard".
Les situations auxquelles fait référence ce document sont à l'identique de celles constatées chez nous, et donnerait à réfléchir quant à l'utililité d'un document similaire rédigé par notre moufti. Car si notre société s'islamise de plus en plus, peut être que le moufti saura convaincre mieux que les spots de "tarik essalema" (طريق السّلامة). C'est peut être une idée à creuser...

Tu ne conduiras pas sous l'empire de l'alcool. Tu respecteras les limitations de vitesse. Tu ne considéreras pas ta voiture comme un objet de vanité personnelle, ni comme un lieu de péché.

S'écartant de son domaine théologique traditionnel, le Vatican a publié mardi son propre code de la route sous forme de dix recommandations d'ordre moral aux automobilistes.

Le document de 36 pages couvre un vaste champ allant du respect des piétons au bon entretien de son véhicule en passant par la maîtrise de ses nerfs au volant.

"La voiture tend à faire ressortir le côté 'primitif' des êtres humains", souligne ce code de bonne conduite, qui incite les conducteurs à lutter contre cette "régression psychologique" en privilégiant les "tendances nobles" de l'âme humaine, comme l'esprit de responsabilité et le contrôle de soi.

Le cinquième commandement de l'automobiliste stipule: "La voiture ne doit pas être pour toi une expression de puissance et de domination, ni une occasion de péché".

Prié, lors d'une conférence de presse, de préciser à quelle occasion la voiture peut être pour son utilisateur l'occasion de pécher, le cardinal Renato Martino a laconiquement répondu: "lorsque la voiture est utilisée comme un lieu de péché".

Les propriétaires de Ferrari et autres voitures de luxe se sentiront visés par la dénonciation des automobilistes qui utilisent leur véhicules "pour jeter de la poudre aux yeux ou comme moyen de faire de l'ombre à autrui ou de susciter la convoitise".

Les conducteurs sont enfin conviés à bien se comporter en évitant notamment "l'impolitesse, les gestes grossiers, les injures et les blasphèmes".

Intitulé "Recommandations pour un attitude pastorale sur la route", le document du Vatican encourage enfin les automobilistes à prier au volant... mais pas les mains jointes.


Source

Monday 18 June 2007

مقطوع اللّسان

البؤس لابن الشّعب يأكل قلبه ::::: و المجدُ و الإثراء للأغرابِ
و الشّعب معصوب الجفون مقسّم ::::: كالشّاة بين الذئب و القصّاب
و الحقّ مقطوعُ اللّسان مكبّلٌ :::: والظّلمُ يمرحُ مُذهب الجلباب
هذا قليلٌ من حياةٍ مرّةٍ ::::: في دولة الأنصاِب و الألقاب

Thursday 14 June 2007

1 de julio, escribo para la libertad de palabra

Et donc voila, la journée du premier juillet a été choisie pour la consacrer à une sorte de militantisme pour la liberté de la parole en Tunisie (voir ici). Il est important que le maximum de blogs participe à cet évènement qui sera, je l'espère, le premier d'une longue série. Cet effort commun, concerté, entre des personnes qui ne se connaissent que par pseudonymes pour la plupart, est une lueur d'espoir et un souhait pour le changement, un vrai. Cette volonté commune ne doit pas se dissiper dès la première difficulté, et portera le plus longtemps possible, ce désir pour une Tunisie en harmonie avec sa conscience.

Sunday 10 June 2007

Je blogue pour la liberté de la parole

L’idée d’organiser une manifestation massive pour la liberté de la parole en Tunisie est bonne et surtout faisable. J’ai découvert cette initiative sur les posts de samsoum et ALGY, et le moins qu’on puisse dire, est que ça ne laisse pas indifférent.
Cependant, plusieurs points doivent être discutés et débattus. Voici quelques interrogations qui me viennent à la tête :

  • La démarche devrait avoir une stratégie de ‘marketing’, c'est-à-dire sensibiliser le maximum de gens, même pourquoi pas, des média externes. Pour cela le contenu et la date de cette publication seront déterminants pour produire un petit impact. Déjà, la fête de la République se profile à l’horizon, ça serait porteur de déclencher le premier coup lors de cette journée, par exemple. Nous savons tous que durant ce genre de dates, il y a une sorte d’effervescence qui entoure tout ce qui touche à la Tunisie de la politique, et nous pourrions profiter de cela. Dans tous les cas, une date symbolique jouerait le rôle de catalyseur et il faudrait se mettre d’accord sur ça.
  • Autre point, quoi écrire ? Ce n’est pas facile de ‘pondre’ un bon post, même si les sujets ne manquent pas. Une idée serait de rédiger un post commun, qui sera publié par tous les blogs. Une sorte de lettre par exemple adressée à notre Zine national à propos de la prochaine blague de 2009. Ceci n’est qu’une suggestion et n’empêchera pas bien sûr chacun de rajouter sa propre touche personnelle. Mais l’effet de masse reste important et devrait être considéré.
  • Samsoum avance le chiffre de 300 blogs, pourquoi pense-t-il que ça serait suffisant ? Y a-t-il quelqu’un qui dispose de statistiques à propos de la censure au bled ? Comment être sûr de se faire repérer, car finalement, c’est le but ultime.
  • Si l’idée prend de l’ampleur, faudrait penser à la relayer, la populariser, et pourquoi pas désigner (élire serait plus approprié, mais bon) quelques personnes pour s’en occuper de façon permanente. Un simple coordinateur pourrait suffire comme début.
  • Enfin, ça m’étonnerait que cette manifestation mène à quelque chose du premier coup, il faudrait viser sur le long terme. Cela signifie une périodicité de l’évènement, une ligne de conduite, mais aussi une capacité à durer, à poster des écrits et à recréer les blogs et les sites qui seront devenus inaccessibles. Ceci implique aussi une récolte efficace des feedbacks, pour pouvoir améliorer et faire vivre cette initiative.
  • And last but not least, t3ich Tounis la3ziza !

Saturday 9 June 2007

Sacrilège!

Dans un article paru le 8 juin 2007 dans le quotidien Le Temps, le journaliste Ridha Kefi (correspondant de Jeune Afrique) ose distiller quelques critiques au parti au pouvoir, le RCD. Fais très rare, et peut être inimaginable pour certains, cette initiative est à remarquer et apprécier. Espérons que d'autres suivront.

Je ne dis pas une bêtise en affirmant que la scène politique tunisienne est outrageusement dominée depuis l'indépendance du pays, en 1956, par le Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD). (...) Le RCD, parti-Etat s'il en est, ou qui se confond à l'Etat auquel il a historiquement donné naissance, continue de dominer, sous une façade de pluralisme arithmétique, les partis existants ou, à défaut, de les affaiblir, en suscitant en leur sein divisions, dissidences et scissions, de manière à les empêcher de se développer, d'agrandir leur base et de constituer un pôle d'opposition capable de mobiliser les foules autour d'un nouveau projet national. Ce parti de masse domine aussi les grandes organisations nationales, notamment l'UTICA (syndicat patronal), l'UNFT (principale organisation féminine) et l'UNAT (syndicat agricole), tout en étant fortement présent dans les structures de l'UGTT (centrale ouvrière).

On peut déplorer cette domination ou la considérer comme l'une des causes de la faiblesse chronique de l'opposition et, par conséquent, de la lenteur de la transition démocratique tunisienne. Mais peut-on sérieusement reprocher au RCD sa mainmise sur la scène politique nationale ? C'est de bonne guerre, pourrait-on dire. Et il serait naïf de croire qu'un parti au pouvoir, et qui est si fortement implanté dans les rouages de la société et de l'Etat, puisse céder, spontanément et volontairement, des pans de son pouvoir à des partis rivaux ou qui s'affichent comme tels. Le problème, on l'a compris, n'est pas dans la puissance du RCD, mais dans la faiblesse de ces soi-disant partis de l'opposition.
(...) Sous cette appellation, nous trouvons des partis dits d'opposition légale, qui sont en réalité des partis satellites, ou progressivement satellisés, sans réelle envergure, et dont le rôle a consisté jusque là à servir de sparring partners - ou d'alibis démocratiques, selon certains -lors des joutes électorales, toujours remportés sans coup férir par le parti au pouvoir.

(...) Je ne parle pas ici du RCD, qui a su régénérer ses forces et se mettre au goût du jour, n'hésitant pas, par pragmatisme et opportunisme, à s'approprier certains concepts jadis agités par l'opposition (pluralisme, solidarité sociale, Etat de droit...)

Source

Friday 8 June 2007

C'est comment un tunisien?

Dans une salle de classe, une professeur et un groupe d'étudiants. C'est le premier cours d'anglais de l'année, l'ambiance est détendue. Comme chaque année, à chaque cours, il faut se présenter, exercice plutôt louche et qui met mal à l'aise certaines personnes, moi compris.
Mais là c'est différent. Mes 'hobbies', le nombre de mes frangins, mon dernier voyage, la professeur n'en a cure. Elle veut qu'on mette en avant notre appartenance, nos racines. Et puis argumenter bien sûr. Comme si ce n'était pas assez compliqué, déjà.
Pour montrer l'exemple, elle déclare qu'elle est d'abord texane, puis américaine et enfin parisienne d'adoption. Dans cet ordre précis. Par contre, elle ne se sentira jamais française.
Les quelques étudiants français parlent de leur ville, région, la France. Certains osent dire qu'ils sont européens. D'autres affirment qu'ils sont socialistes ou de droite. Une personne déclare qu'elle est juive. Silence dans la salle.

Le chinois dis qu'il est chinois, point. A la question s'il est communiste, il refuse d'en parler. On dirait qu'il se sent espionné. Une fille parle des ses origines vietnamiennes, mais elle s'attarde sur son attachement à sa banlieue, dans le 95.
J'en profite pour méditer sur ma misère. Que vais-je dire? Tunisien, et puis? Arabe, musulman, africain. Non, africain avant musulman. Au football, je supporterais le Cameroun contre l'Arabie Saoudite. Mais alors, africain serait avant arabe aussi. Ca se complique. Et méditerranéen je le place où? Avant ou après? Je reviens au foot, ma seule référence dans ce moment de solitude. Finalement, africain serait plus approprié.

Je souffle, rassuré. Soudain, je me rappelle mon grand père, avec son barnous (برنوس) berbère. Ah non, pas de ça! Pourtant, ça me brûle, j'ai envie de le dire, mais où le placer? Je n'ai pas envie de refaire mon organigramme, c'est pénible à la fin...

Quand mon tour viendra, je commencerai par "Tunisia has been a vast melting-pot..."

Thursday 7 June 2007

Humour, saillies et sagesse

Extraits de la séléction de Béchir Ben Yahmed du bihebdomadaire 'Jeune Afrique' du 1er avril 2007.

  • L'amour est la plus universelle, la plus formidable et la plus mystérieuse des énergies cosmiques. Pierre Teilhard de Chardin

  • Ce qu'il y a de bien quand on devient vieux, c'est que toutes ces choses que vous n'avez pas pu avoir quand vous étiez jeunes, vous n'en avez plus envie. L. Mc Candless

  • Quand on abuse du liquide, on ne reste pas longtemps solide. Luis-Auguste Commerson

  • C'est un ami, un vrai, pas un qui qui s'use quand on s'en sert. Henri Jeanson

  • Offrir l'amitié à qui veut l'amour, c'est offrir du pain à qui meurt de soif. Proverbe espagnol

  • La civilisation crée plus de besoins qu'elle n'en comble. Bernard Grasset

  • Après trente ans passées à étudier la psychologie féminine, je n'ai toujours pas trouvé la réponse à la grande question : que veulent-elles au juste? Sigmund Freud

  • Un sot ne dit pas des choses intélligentes, mais un homme intelligent dit beaucoup de bêtises. Gabaret Ibraileanu

  • Si l'on bâtissait la maison du bonheur, la plus grande pièce serait la salle d'attente. Jules Renard

  • Qu'est-ce qu'un esprit cultivé? C'est celui qui peut regarder d'un grand nombre de points de vue. Henri Amiel

  • L'homme vraiment bon est celui qui aurait pu être méchant et ne l'a pas été. Nicolae Iorga

  • Il faut vivre comme on pense, sinon tôt ou tard on finit par penser comme on a vécu. Paul Bourget

Sunday 3 June 2007

Surfez, il n'y a rien à voir

Depuis le fameux SMSI à Tunis, on ne cesse de nous marteler que les nouvelles technologies de l’information (TIC) bénéficient d’une politique très volontariste de la part de l’Etat, qui ne rechigne à aucun investissement pour les ancrer dans les habitudes et les réflexes du citoyen. Cependant, la réalité est tout autre. En plus du parcours du combattant qui attend toute personne pour effectuer de telles démarches, et mettant de coté la médiocrité des services proposés par les FAI locaux, les prix de ces prestations reste exagérément cher, trop cher même. Pour une misérable connexion de 512 kbps, il faut débourser à peu près 40 DT mensuels, auxquels il faut rajouter 40 DT aussi pour Tunisie Télécom, frais des communications. Ceci amène tout tunisien désireux d’avoir un bon accès à Internet à débourser pas moins de 80 DT (~ 45 €) par mois, une somme faramineuse pour plus de la moitié de la population. On pourra dire ce qu’on voudra, mais il est totalement hypocrite d’affirmer que les nouvelles technologies constituent une des bases de la politique éducative et sociale du pays.

D’ailleurs, en parlant des prix, au fait il y a un seul prix, les différences entre les principaux fournisseurs (Planet, Topnet, Globalnet et Tunet) étant de l’ordre de 300 millimes. On ne peut s’empêcher de se demander s’ils ne pratiquent pas une « entente illicite », appliquant des tarifs approuvés et négociés entre eux, pour fausser la concurrence. Dans d’autres pays, de lourdes amendes ont été infligées pour ce genre de pratiques. Chez nous, on considère que tout est normal dans le meilleur des mondes.

Tuesday 29 May 2007

Hymne à l'amour en Islam

Une fois n'est pas coutume, le journal La Presse publie un dossier très intéressant sur le don et la greffe d'organes en Tunisie, et à donné la parole à plusieurs personnes engagés sur ce front. Parmi les intervenant, un vénérable Cheikh élabore une approche très généraliste et humaine du point de vue de l'Islam. J'ai trouvé cela très beau. Extraits:

La Presse : "Peut-on rappeler à présent la position des autorités religieuses en ce qui concerne cette question de la transplantation d’organe et sur quelle base elle s’appuie ?"

Cheikh Ali Tabboura :
Au nom de Dieu le Clément, le Miséricordieux.
Les principes religieux et moraux du don d’organe : l’Islam a abordé ce sujet sous deux angles. Le premier en tant que réponse à une attente et le deuxième en tant que conduite morale civilisée. Nous trouvons les deux aspects dans l’Islam, qui a posé des bases pour cela.
Quelles sont ces bases ? Tout d’abord, la plupart des gens ignorent que l’Islam est une religion de la générosité à l’égard de l’être humain. C’est une religion qui accorde à la vie une valeur sacrée et qui la respecte. Dans un des versets du Coran, Dieu dit que celui qui a tué une personne sans motif, c’est comme s’il avait donné la mort à tous les hommes, et celui qui lui a donné la vie, c’est comme s’il avait donné la vie à tous les hommes. Voyez comme cela témoigne de la valeur sacrée de la vie humaine pour l’Islam.
Deuxièmement, l’Islam est une religion de la fraternité, de l’amour d’autrui et de l’interaction avec l’autre : non une religion de l’isolement et de l’égoïsme. C’est une religion de la solidarité et de la compassion. Voilà le sens général de la religion musulmane, qui est le cadre dans lequel nous avons abordé le thème du don d’organe.
L’intention première de la législation en religion musulmane (Chariâa), qui répond à la question relative à l’utilité de la religion en tout lieu et en tout temps, c’est de prendre en considération les attentes des particuliers et des collectivités et de faciliter leur existence.
La religion vient pour apporter des réponses, pour organiser et pour faciliter la vie, non pour la rendre plus compliquée.

(...) Donc celui qui vient me dire qu’il n’y a pas de texte manifeste, je lui réponds : c’est exact, mais la loi en Islam prend en considération le Coran, la tradition du Prophète et, de même, elle prend en considération l’ijtihad des savants en fonction des données de l’époque.
Nous savons que l’Islam n’ordonne que ce qui relève d’un bien certain et, d’un autre côté, il n’interdit que ce qui relève d’un mal avéré. Or il arrive parfois qu’un bien et un mal se rejoignent : il est par exemple de mon intérêt de préserver mon corps et je ne veux pas que l’on touche à son intégrité, mais l’intérêt d’autrui exige que je les aide. La religion n’est pas restée muette ici : elle dit que lorsqu’un bien et un mal se rencontrent, on doit tenir compte de l’importance de chacun. On doit faire prévaloir l’intérêt qui a le plus de probabilité sur celui qui en a le moins. Ce qui peut vouloir dire que la chose qui présente un intérêt pour autrui peut être préférée à celle qui en présente pour soi : c’est le sens de l’amour du bien, de la bienveillance et de l’obligeance vis-à-vis d’autrui. Et c’est en cela qu’on accomplit le sens de la religion en laquelle on croit et à laquelle on a été appelé.
Le but de cela est de réaliser le bien le plus important. Que veut dire cela ? Les savants l’ont précisé à travers des règles. Ils disent par exemple que la nécessité rend licite ce qui est illicite. Si j’ai soif au point que ma vie est en danger et qu’il n’y a pas d’eau, boire du vin cesse d’être interdit. Car la préservation de la vie est un devoir sacré.
Autre règle, celle qui prescrit d’éloigner un mal qui atteint autrui avant de s’amener à soi-même un bien. Ou encore celle qui fait prévaloir la défense de l’intérêt général sur celle de l’intérêt privé.
Si les gens ont saisi le sens de la religion selon ces principes, alors ils comprennent que l’interdiction qui porte sur l’atteinte à l’intégrité du corps de l’homme n’est pas une interdiction qui est venue sans motif. Elle répond à des exigences que les savants ont précisées : premièrement, il faut que soit assurée la capacité du corps à remplir ses fonctions normales; deuxièmement, et si l’homme a été créé avec son corps afin d’être un représentant de Dieu sur terre, s’il a été créé pour adorer Dieu, or que l’adorer, avant d’être prière, jeûne ou aumône, c’est avant tout travailler… C’est travailler qui est le vrai culte rendu à Dieu, car si nous devions le limiter aux rites, qui ne prennent de la journée de l’homme que quelques minutes, que fera-t-on de tout le reste du temps ? Et le mérite auprès de Dieu de ce culte qu’est le travail dépasse celui des obligations rituelles !

(...) Voilà un homme vivant et voilà un homme mort : qu’est-ce qui vaut mieux, que l’on préserve la vie du premier, ou que l’on s’attache à l’intégrité du corps du second ? Et voilà un organe : il peut être utile à la vie de quelqu’un ou alors se décomposer dans la terre, car il est constitué de cellules… C’est pourquoi les savants ont dit que la préservation de la vie du vivant passe avant l’intégrité du corps de celui qui est mort, et que si deux avantages se rencontrent, il convient de déterminer lequel d’entre eux importe le plus… Et que le besoin des vivants en soins et de tout ce qui repousse d’eux le dommage par la greffe d’organe, dès lors que celle-ci répond à un besoin et qu’elle est nécessaire, est de nature à rendre licite ce qui est défendu par la loi religieuse…

(...) Certaines personnes disent: «Il n’y a pas de texte clair ni dans le Coran ni dans les hadîths. A propos de l’adultère, du vin, etc, il y a des indications claires : que l’on me donne un texte au sujet de cette question». Or la réponse est facile: les textes du Coran et des hadîths ne couvrent pas l’ensemble des questions auxquelles l’homme fait face dans sa vie. A notre époque, on a affaire à l’économie immatérielle, au commerce des titres boursiers… Est-ce que le Coran et la sunna ont évoqué ces choses-là ? Non, ce sont les savants qui le font, ce sont eux qui doivent trouver les lois qui s’accordent avec la législation de la religion.
Mais à tous ces gens nous disons la chose suivante : «Eh bien, si vous nous dîtes que le don d’organe est illicite, c’est à vous de nous donner le passage de texte qui l’indique». Mais le fondement, en Islam, c’est que là où il n’y a pas interdiction à propos d’une chose, cela signifie qu’elle est autorisée.

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Sunday 27 May 2007

Héritage, my sweet dream

Dès qu'on parle de l'héritage politique et social du regretté notre président Habib Bourguiba, et de la ligne de conduite de son successeur sur la chaise, le bien nommé notre Zine national, on évoque la situation dorée de la femme en Tunisie et tous les droits dont elle bénéficie. Oui mais voilà, à tellement se réjouir de ce constat, on oublie qu'il y a bien des choses à corriger et à perfectionner, et que pour progresser, il ne faut pas voir derrière (pays arabes), mais bien devant (pays scandinaves). Dans le journal Le Temps daté du 27 mai 2007, il se trouve qu'on évoque cette situation et une conférence organisée par l'ONFP sur ce sujet.

"La restructuration de la famille et droit successoral en Tunisie" était le thème de la quatrième table ronde des « Cercles de la population et de la santé de la reproduction » organisée vendredi par l'ONFP (Office national de la famille et de la population). (...) Alors que la question d'égalité a été réclamée haut et fort par certains, d'autres ont trouvé ça « choquant » et « inadmissible même ». (...) Pr. Kalthoum Meziou, ancien doyen et professeur à la faculté des sciences juridiques, politiques et sociales de Tunis a donné une conférence dans laquelle elle a évoqué le côté historique, les nouvelles lois et « les inégalités » en droit tunisien notamment en ce qui concerne le droit successoral. La conférencière a cité les inégalités en droit tunisien et qui ont toutes un fondement religieux, notemment l'inégalité successorale entre hommes et femmes : "Le droit successoral apparaît de nos jours, au vu de l'évolution du droit de la famille, anachronique. Il véhicule une conception de la famille aujourd'hui dépassée qui n'est plus celle du reste du droit tunisien, ce qui se traduit par des incohérences internes", souligne Pr. Meziou. (...) Elle démontre de façon flagrante "l'absurdité d'un système reposant encore de nos jours sur une conception agnatique de la famille, créant des inégalités entre héritiers du même rang", et elle ajoute : « le droit successoral demeure profondément inégalitaire, encore imprégné d'une conception révolue de la famille. »


Ce qui est le plus intéressant dans l'article, c'est comment le journaliste résume la question et son point de vue:

La question de l'héritage, notamment en ce qui concerne les grandes fortunes, a souvent causé d'énormes problèmes entre les enfants, frères et sœurs du défunt malgré l'existence d'une loi claire basée sur nos croyances culturelles et surtout religieuses. Cependant, l'application de l'égalité entre les deux sexes ne causera-t-elle pas plus de problèmes entre les frères et les sœurs avant même la mort de leurs parents ? Cette égalité souhaitée, par certains, ne bouleversera-t-elle pas notre société ? Plusieurs questions méritent d'être posées à cet effet, mais l'essentiel c'est de savoir si la question d'égalité en droit successoral entre hommes et femmes mérite vraiment d'être posée !


Je me demande pourquoi il ne remet pas en question le droit de la femme au travail, tant qu'on y est.

Source

Saturday 19 May 2007

La Tunisie, laïque? (bis)

L’expérience tunisienne dans le domaine de la liberté religieuse la rapproche beaucoup du concept de la laïcité tel qu’il est appliqué en France ou en Turquie. Que ce soit dans les rapports entres les gens, dans leurs habitudes et même dans l’organisation générale de la vie publique, l'aspect religieux est très discret et à peine remarqué par le visiteur étranger. Alors, avons-nous vraiment besoin de franchir cette ligne fatale et de balancer notre patrie dans le club, encore très minoritaire, des pays laïcs ? Ne courons-nous pas le risque de déclencher une tornade au sein de la société, pour rien ? Car finalement, qu’apporterait la laïcité à notre pays ? plus de démocratie ? un souffle de liberté ? ou une plus grande visibilité internationale ?
Voici un texte que je trouve convaincant de Tariq Ramadan qui traite de ce sujet :

"La première évidence, qu’il faut absolument contester, est le fait, dans le monde arabo-musulman, pour ne prendre que cet exemple, que tous les « laïcs » sont forcément démocrates. Encore une fois, l’équation simplificatrice qui stipule que dès que l’on défend la laïcité on est forcément démocrate, est non seulement un simplisme politique mais l’utilisation d’une symbolique dont on sait qu’elle fonctionne en Occident. Cela a permis à des gens de justifier au nom de leur référence à la laïcité leur soutien inconditionnel à des dictatures, c’est vrai dans toute l’Afrique du Nord.

Deuxièmement, il est de la même façon faux de dire que tous les démocrates sont forcément « laïcs » au sens où ils se référeraient à cette notion aujourd’hui dans le monde musulman. Vous avez des dynamiques qui ne se référent pas à ce terme -parce qu’elles tiennent à rester en communication avec l’univers symbolique musulman - mais qui sont plus démocratiques que les autres. Cela ne veut pas dire, encore une fois, qu’il faille simplifier les choses, mais les références à une terminologie ne sont pas une garantie de l’attitude politique démocratique dans le monde arabe ou musulman en général.

Troisièmement, il est faux aussi de dire que tous les courants que l’on nomme « islamistes » sont par nature et par essence opposés à des articulations de la laïcité."
Personnellement, je doute que l’instauration de la laïcité puisse apporter quoique ce soit à notre pays, dans l’état actuel des choses. La population a atteint une maturité non négligeable dans sa conception de la pratique religieuse et dans la distinction entre la sphère privée et la sphère publique, et cela devrait suffir pour le moment.
Cependant, ceux qui sont tentés par la laïcité veulent apporter une mauvaise réponse à une question délicate : que faire pour affronter cette montée en puissance du sentiment islamiste et intégriste parmi les jeunes ?
Malheureusement, rajouter une ligne à la constitution stipulant le principe de la laïcité ne changerait rien.

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Friday 18 May 2007

La Tunisie, laïque?

L'immobilisme apparent de la société tunisienne cache dans ses entrailles des mutations aussi profondes que radicales. Il y a surtout deux points de vue, deux orientations qui se disputent le droit de guider et représenter la jeunesse tunisienne, car chacun sait qu'elle ne reconnaît aucune légitimité au pouvoir en place.
Il s'agit de la mouvance islamiste, englobant modérés et radicaux, et de la mouvance laïque, comprenant les différents courants sociaux et libéraux. L'une comme l'autre se targue d'être démocrate, pourfende le régime, et essaie d'avoir une visibilité au sein de l'opinion tunisienne. Et chacun d'eux, ridiculise l'autre, insiste sur ses dangers, et les qualifie d'intégristes pour les uns, et d'impies pour les autres. Voici un avis que je trouve pertinent :

En 2007, la menace qui nous guette réside essentiellement dans les forces rétrogrades et passéistes qui sont prêtes à utiliser la force pour conquérir le pouvoir. Le grand danger de ces gens, c’est qu’ils n’ont pas le même rapport au temps. Ils vivent dans un temps immobile et leur seule référence est historique. Ils puisent leur légitimité dans un passé qu’ils embellissent de toutes les vertus et qu’ils idéalisent pour cultiver une nostalgie qui n’a pas lieu d’être. Ils passent leur vie à ânonner des vérités qui n’en sont plus car tombées en désuétude. Ils s’enferment dans un passé, une forme d’apartheid culturel volontaire, dans lequel on ferme les frontières de son intelligence, on cadenasse son esprit, on veut avoir raison, on est convaincu de sa propre supériorité… On croit tout savoir et on se ferme à toutes les compréhensions nouvelles apportées par la science, mais il faudra bien accepter d’intégrer dans sa réflexion ce que nous savons maintenant avec certitude de nos origines et de nos évolutions. Le grand handicap de tous ces replis culturels consiste à entrer dans sa coquille, frileux et timoré, en refusant de perdre ses repères ancestraux et en cultivant une identité passéiste.

Il ne s’agit pas de perdre sa foi, ni sa croyance en Dieu, il s’agit d’élargir sa compréhension pour percevoir l’ensemble de l’humanité comme un ensemble unique qui vit un destin commun. Il s’agit de voir le Noir, le Blanc, le Jaune comme des êtres de même origine, il s’agit de considérer le Juif, le Chrétien, le Bouddhiste, l’agnostique, l’athée comme appartenant à la même confrérie humaine et que nul n’a raison sur l’autre. Le grand défi qui se posera à l’intelligence humaine sera d’intégrer ces évidences comme les fondements de sa réflexion. La solidarité est le maître mot d’une humanité réconciliée avec elle-même et je suis persuadé que si tous les êtres de bonne volonté mettaient en avant cette notion essentielle, on parviendrait à battre les diviseurs et autres esprits malins qui ont fait de la discorde leur fond de commerce.

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Sunday 13 May 2007

Si la Tunisie m’était contée...

On évoque souvent, dans des interviews ou des rencontres, cette question existentialiste : qu’emporterais tu avec toi si tu devais partir pour toujours sur une île déserte ? Et les réponses divergent du Coran à une photo de Brad ou de Pamela (selon affinités), en passant par un CD de Fairouz ou un casse-tête chinois.

Alors, une interrogation est venue trotter dans ma tête : qu’emporterais-je de la Tunisie, si je devais la quitter pour toujours? Je vais m’essayer à cet exercice périlleux en me mettant à la place de certaines personnes et imaginer leurs réponses :

En ce qui concerne les bouchers, les épiciers et les hammaça (حمّاص), c’est facile, ça sera une photo de notre Zine national. Dans la solitude, ils auront du mal à se passer de ce visage souriant et de ce regard qui les a déjà accompagné durant toutes leurs journées.

Pour les chômeurs et les sportifs, je pense ça sera une chicha, tandis que les étudiants, les lycéens et les ouvriers opteraient pour un bus (jaune, rouge ou vert, au choix). Pourquoi un bus ? Et bien, je pense qu’à lui tout seul, il représente toute la misère de cette population, et qu’en plus, depuis le temps qu’ils se battent pour en avoir un tout petit bout, maintenant, chacun pourra l’avoir en entier rien que pour soi.

Dans un autre registre, les policiers prendraient un portrait de Bilguécem (أبو القاسم الشابي) et de Benkhaldoun (إبن خلدون) alors que les ménagères tunisoises emmèneraient Carrefour avec elles.

Les plus patriotes choisiront de prendre un bol de lablebi (لبلابي) et se moqueront des romantiques qui emporteraient du jasmin.

Quant à moi, s’il m’était donné de faire un tel choix, je déciderai de prendre toute la misère, la souffrance et l’hypocrisie du peuple tunisien pour m’envoler avec et ne plus revenir.

Wednesday 9 May 2007

... مهرجان

Sur la une du journal La Presse du mardi 8 mai 2007, on pouvait lire le titre suivant :

« Les participants au 27ème congrès des cités européennes carnavalesques adressent un message de considération au Président Ben Ali ».

C’est vrai qu’après les chauffeurs de taxis, les pèlerins, les footballeurs et les chômeurs, il ne manquait plus que les jongleurs et les cracheurs de feu pour lui demander de continuer l’aventure présidentielle au-delà de 2009. Car finalement, à force de jongler avec les lois de la république et cracher le feu sur tout ce qui bouge, notre Zine national s’est fait un nom parmi les gens du spectacle et des carnavals. Aux dernières nouvelles, il serait pressenti du coté de Rio pour y finir une carrière bien remplie.

Sunday 6 May 2007

Lettre à mon chéri T…

Darling *,

Depuis que je suis née sur une plage méditerranéenne [1] il y a déjà quelque temps, depuis que j’ai vu la lumière du jour, j’ai entrepris à gravir les échelons pour conquérir le monde, pour m’affirmer aux yeux de tous et imposer ma personnalité. Partie de rien ou presque, se basant seulement sur mes principes et mes valeurs [2], j’ai réussi à prouver mes compétences, faire l’unanimité autour de moi et m’attirer la complicité de beaucoup de monde [3].

Et puis, de complicité en amitié, j’ai réussi aussi à conquérir les cœurs, beaucoup de cœurs. Petits ou grands, riches ou pauvres [4], ils sont nombreux à s’être inclinés devant moi, cherchant mes faveurs et demandant ma bénédiction. Pour être franche, je ne suis pas très boudeuse, loin de là, on dit que je suis facile à aborder, et certains avancent même que je serais fatale [5]. N’en déplaise à ces jaloux, m’approcher, humer mon odeur et sentir mon souffle ne pourrait que te faire du bien et t’apporter la joie de vivre.

Cependant, et contrairement aux autres, toi, tu t’es refusé à moi, faisant le têtu et l’obstiné. Malgré tous mes efforts, malgré mes charmes, tu m’as tourné le dos, sourd à mes doléances et ignorant mon amour pour toi. Toutes mes tentatives sont restées vaines, et mêmes si tu as eu des fois quelques tentations [6], tu as vite fait de retrouver ton attitude méprisante et intransigeante.

Je ne comprend pas ton comportement, comment te refuserais-tu à moi, à tout le bonheur qui t’attend ? Avec moi c’est la sérénité, la paix et la prospérité. Tes enfants [7] seront les miens, et je serai leur plus grand support pour bien mener leur vie respective. D’ailleurs, ils n’attendent qu’un signe de toi pour m’accueillir comme une princesse.

J’ai bien essayé d’amadouer tes amis et voisins [8], pour te rendre jaloux, pour éveiller ta fierté, mais rien n’y fit, tu es resté de marbre, ignorant ma détresse et mes sentiments. Tu n’as donc aucun honneur, aucune dignité ?

Je ne sais plus quoi faire, comment procéder, je suis désespérée. Le temps presse, combien de temps pourras tu me repousser avant de sombrer toi-même dans la déchéance. Car, ce que tu ne veux pas comprendre, c’est que ton salut passe forcément par moi, tu n’as pas le choix, hélas !

Je te supplie, au nom de tes enfants, laisse moi entrer dans ta demeure et mettre de l’ordre dans ta vie.

Signé: Démocratie

[1] Athènes
[2] Libertés individuelles, justice, égalité...
[3] Près de la moitié de l'humanité
[4] USA, la France, l'Inde, Singapoure, Brésil...
[5] il parait qu'elle apporte l'islamisme radical au pouvoir, et donc le chaos
[6] au début des années 1970, puis en 1983 et 1988
[7] les citoyens tunisiens
[8] Mauritanie, un peu le Maroc, Mali, Sénégal, Turquie...
(*) Le chéri est Tounis

Monday 30 April 2007

La France vue par...

J’ai trouvé il y a quelque temps une série de cartes géographiques, décrivant la France comme la voient ses propres citoyens. Je me permets (*) de vous faire découvrir (ou redécouvrir) un certain nombre, histoire de rigoler un peu.

La France vue par les parisiens:

La France vue par les marseillais:

La France vue par les corses :


Mais en dehors de l’aspect humoristique d’un tel décryptage des relations intra régionales dans ce pays, ces cartes donnent un état des lieux très proche de la réalité des situations des uns et des autres. C’est surtout le fait de les accepter, de les critiquer et d’en rigoler qui démontre une certaine maturité et un réel savoir vivre de la part des français.
Et ensuite, la question s’est posée d’elle-même : serait-il possible de faire la même chose en Tunisie ? Sommes-nous capables, en tant que tunisiens, de dessiner une telle carte de notre pays, se moquant de soi-même et des autres, sans carnage ni hystérie passionnelle ?

Honnêtement, j’en doute.

Car notre société, mise sous tension par les différences de niveaux économiques, politiques et culturels, et exacerbés par les oppositions (rivalités dirais-je) footballistiques, ne peut prétendre, et c’est mon avis personnel, à une telle maturité.

Néanmoins, il serait très intéressant, surtout pour rire un peu, de faire un croquis de notre pays, reflétant les points de vue des différentes régions.

(*) Les termes employés sur les cartes sont assez crus et je m'en excuse.

Friday 27 April 2007

Regards sur la Tunisie de la politique

Le parlement tunisien [1], formé de 189 membres, est sensé représenté la société dans sa diversité et ses différentes tendances. Il incarne la volonté du peuple et traduit ses choix et orientations. Si on jette un coup d’œil à sa composition, on se retrouve avec le tableau suivant :

RCD ::::::: 152
MDS :::::::: 14
PUP ::::::::: 11
UDU ::::::::: 7
Ettajdid :::: 3
PSL ::::::::: 1
PVP ::::::::: 1

Ce qui est peut être frappant pour un non tunisien, mais tout à fait normal pour un tounsi wild bled, c’est la mainmise du RCD, et la présence caricaturale des autres partis, plus pour la photo qu’autre chose. Est-ce que cette composition représente vraiment la nation tunisienne ? Est-on homogène à ce point, pour qu’il y ait moins de 20% de débiles ou de supra intelligents ? C’est vraiment une insulte à toute la nation que de prétendre que cette chambre représente quelque chose, car finalement, qui s’y reconnaît ?

Loin de moi est de critiquer le RCD, au pouvoir, bénéficiant de toutes les facilités, et profitant du système sur tous les niveaux. On ne peut lui reprocher de manger le gâteau à lui tout seul, si les autres sont frappés d’anorexie !

Il est vrai que les difficultés sont nombreuses, les obstacles et les intimidations incalculables, et les pressions étouffantes, mais ces partis, dis d’opposition, font ils tout pour grandir et mûrir ? Que font ils pour être connu et reconnu du grand public, pour présenter un programme élaboré et consistant, ou pour s’attirer un minimum de crédibilité et d’audience ? Même sur la toile, ils sont quasi inexistants [2], eux qui se lamentent des coûts d’impressions de leurs journaux, ils font l’impasse sur le média le plus populaire et le moins cher qui ait jamais existé. S’ils espéraient se faire connaître par le téléphone arabe, j’espère pour eux qu’ils ont prévu les délais de livraison.

[1] www.chambre-dep.tn
[2] PUP : www.elwahda.org.tn
PDP : www.pdpinfo.org
FDTL : www.fdtl.org
RCD : www.rcd.tn

Pour plus d’infos : http://fr.wikipedia.org/wiki/Partis_politiques_tunisiens

Wednesday 25 April 2007

Clin d'oeil


Le Roussi en Russie !

Poutine doit quitter le pouvoir en mars 2008 mais ses amis juristes tentent de trouver, dans la constitution, une "fuite".

Toutefois l'opposition menée par le génie des échecs, Kasparov, veut arrêter ce "réflexe politique" de Pavlov criant NON à cette révision qui sauve !

Mais quand Kasparov crie "échec et mat", la police de Poutine lui répond par "échec et matraque" et c'est le processus démocratique (?) qui craque !

Fathi EL MOULDI

Le Temps, 25/04/2007