Pour fêter le cinquantenaire de la proclamation de la république, le journal La Presse, porte parole de la rhétorique présidentielle, brosse un tableau reluisant de l’état général du pays de la politique suivie. Je vais reproduire quelques passages et notes, sans commentaires, car les meilleures blagues, c’est celles qui ne nécessitent aucune explication :
- Dignes et souverains : Emploi (sic), Démocratie (re-sic), Solidarité (on va dire pas sic), Droits de l’homme (sic3), Education (ça tends vers sic).
Désolé, c’était plus fort que moi, mes mains ont écrit toutes seules
- République : La république est une forme d’organisation politique d’un Etat dans laquelle le chef dudit Etat est élu. (…) Forme très ancienne d’organisation du pouvoir, la république a évolué depuis, tout en se positionnant toujours en opposition à la monarchie dans laquelle le pouvoir est héréditaire et où le Chef de l’Etat, appelé roi, étend sa souveraineté sur les habitants du pays sur lequel il règne qui sont ainsi ses sujets.
- Avec l’avènement de l’ère du Changement, le Président Zine El Abidine Ben Ali va focaliser toute sa stratégie politique sur l’homme, et va s’appliquer, dès le début, à asseoir les droits de l’homme dans toutes leurs dimensions, et à en élargir la portée, tout en en diffusant la culture et en en multipliant les mécanismes.
- Cette consolidation décisive des droits de l’homme et du citoyen face à la justice et à l’administration d’Etat va être accompagnée d’une claire affirmation des libertés publiques sous la forme du rétablissement dans leurs droits des centrales syndicale et patronale, doublé de l’affirmation de leur pleine indépendance, ainsi que par la reconnaissance des courants politiques et leur entière implication dans le débat national.
Par contre, ça, c'est du vrai, complètement, et ingrat celui qui dirait le contraire.
- En rompant avec la présidence à vie et en reconnaissant solennellement la maturité du peuple tunisien et sa pleine aptitude à établir un système politique évolué matérialisant sa souveraineté, la Déclaration du 7-Novembre a ouvert une nouvelle page dans l’histoire de notre pays.
- La liberté d’expression est une réalité vécue au quotidien dans notre pays et une composante essentielle du projet civilisationnel que la Tunisie s’emploie à édifier depuis l’avènement du Changement et qui est basée sur l’ancrage des traditions de dialogue, la consolidation des fondements de l’édifice démocratique pluraliste et la consécration de la solidarité entre les différentes catégories sociales.
- La Constitution tunisienne, celle du 1er juin 1959, a connu en 2002 une révision des plus importantes présentée comme l’expression d’une réforme constitutionnelle destinée, au fond, à assurer une rénovation de la République et à lui donner un nouvel élan, voire un nouveau souffle.
- L’amendement de la Constitution, de 2002, a fait l’objet d’un référendum : le peuple tout entier a été appelé à se prononcer par oui ou par non relativement à un projet de réforme qui introduisait dans notre loi fondamentale un certain nombre de modifications. Certaines, parmi ces dernières, étaient d’ordre plutôt technique et concernaient, par exemple, des dispositions se rapportant à la relation entre le pouvoir judiciaire et le justiciable. D’autres, rappelons-nous, avaient introduit des nouveautés importantes dans le paysage du pouvoir législatif : en particulier la Chambre des Conseillers, grâce à laquelle notre système législatif passait au bicaméralisme et ouvrait de nouvelles perspectives de participation des compétences nationales à l’élaboration de la loi. D’autres encore se rapportaient aux dispositions de notre système électoral et conféraient, dans le même temps, des prérogatives élargies au Conseil constitutionnel en tant que garant de la conformité de leur déroulement au texte et à l’esprit de la loi.